La randonnée, c’est avant tout partager ensemble un moment de nature en s’y déplaçant de manière douce et respectueuse. On y découvre des valeurs de solidarité et de partage. Elle se décline sous différentes formes suivant le type de handicap et les possibilités de chaque pratiquant: à pied, en joëlette, en fauteuil tout terrain (FTT), et l’hiver en raquette ou en pulka ; le but étant toujours d’amener le pratiquant à être acteur de son déplacement.
Public concerné :
- A pied et en raquette : pour toute personne pouvant se déplacer debout, les personnes déficientes visuels en binôme avec un guide, les personnes sourdes et mal entendantes.
- La joëlette et la pulka : pour les personnes paraplégiques, tétraplégiques ou ayant un handicap plus lourd au niveau des membres inférieurs empêchant une marche aisée sur de longues durées et sur des terrains variés.
- Le FTT : pour les personnes handicapées debout, pour les personnes paraplégiques et tétraplégiques ayant un minimum de préhension manuelle, pour les personnes amputées et hémiplégiques grâce à des adaptations de matériel (la présence ou pas d’abdominaux conditionnera le choix du fauteuil).
Organisation de l’activité et réglementation :
Diverses excursions, séjours ou autres moments de pratique de la randonnée sont proposés par les Comités Départementaux et Régionaux Handisport, par les clubs handisports et certaines structures associatives. Il faut bien veiller à la présence d’un encadrement qualifié. Les grands événements sont organisés avec les conseils et l’appui du Conseiller Technique Fédéral National et du Conseiller Technique Fédéral Régional concerné.
Pour une bonne pratique de la joëlette, il faut respecter les principes de base à savoir le repérage de l’itinéraire, la constitution de l’équipe, l’installation du passager, la stabilisation de la joëlette à l’arrêt, la mise sur roue de la joëlette et son fonctionnement.
Le FTT étant une activité très accessible, où l’on est rapidement à l’aise pour piloter en tout terrain, cela devient vite grisant et donc dangereux si l’on ne prête pas attention à certaines règles comme connaître impérativement l’itinéraire sur lequel on évolue pour être sûr de pouvoir passer en FTT (largeur, obstacle, dévers…), porter des protections (casque obligatoire, gants, lunettes et protège-tibia conseillés et tenue longue nécessaire), vérifier le matériel et emporter les outils indispensables pour les réparations (crevaison, freins à disque, réglages…), choisir un itinéraire adapté à son niveau, pour apprendre progressivement à maîtriser son engin, et rester toujours maître de son véhicule.
Matériel et encadrement :
Matériel :
- Accessibilité des lieux : il est primordial de se renseigner auparavant sur les itinéraires de randonnée choisis, voire de les « reconnaître » à l’avance. En effet, la pratique de la joëlette, du FFT et de la pulka ne s’improvise pas sur tous types de chemins. Les pistes empruntées peuvent être accidentées mais leur largeur doit être suffisante et les passages en devers ne doivent pas être trop forts. Certains obstacles (rochers, arbres, gai…) peuvent être infranchissables en joëlette et en FTT. Enfin, le FTT se pratiquant en descente, pensez à choisir des dénivelés adaptés au niveau des pratiquants et à prévoir le mode de remontée utilisé. Les remontées mécaniques peuvent parfois être utilisées l’été, surtout lorsqu’il s’agit de téléphériques. En revanche, les télécabines et télésièges sont difficilement utilisables car ils demandent d’être arrêtés pour faire un transfert.
- Matériels courants : sac à dos, vêtements chauds et imperméables, bonnet, lunette, gants, bonnes chaussures (important), boussole, carte, pharmacie, eau, de quoi s’alimenter, bâtons pour l’équilibre. Le principe est que chaque randonneur soit autonome en équipement.
- ·Matériels adaptés :
- La joëlette : Fauteuil muni d'une roue unique et de deux brancards (un avant, et un arrière). Sur terrain facile et plat, deux porteurs s'installent aux brancards, un devant et un derrière. Le poids de la personne handicapée est supporté par la roue. Les porteurs doivent donc essentiellement éviter un basculement latéral. Sur un terrain plus instable et en pente, quatre porteurs deviennent nécessaires : deux à l'arrière et deux à l'avant, chacune s'occupant d'une tige du brancard. En cas d'arrêt, des piquets se déplient afin de maintenir la stabilité de la joëlette sans qu'il soit nécessaire de tenir les brancards. Différents modèles de joëlette sont aujourd’hui disponibles, ce qui permet de choisir un engin adapté au type de randonnée pratiquée.
- Le FTT : Trois types de fauteuils sont commercialisés actuellement en France. - 2 fauteuils avec un pilotage se rapprochant d’un kart pour les personnes tétraplégiques : le F3T (Fauteuil Tout Terrain Trièves) à 4 roues suspendues avec des commandes tirer/pousser et assise en toile, et le DAHU à 4 roues et commandes tirer/pousser. - 1 fauteuil se rapprochant des sensations du vélo pour les personnes avec préhension manuelle : le CTT (Concept Tout Terrain) à 3 roues suspendues avec guidon de VTT et coque type ski. Ces engins ne permettent pas de se propulser. Ils ne peuvent donc être utilisés qu’en descente, voire sur le plat ou de très courtes montées lorsque des personnes valides poussent le fauteuil. Le CTT est néanmoins doté d’une attache pour la traction animale, qui doit cependant être équipée d’un largueur. Enfin, les dimensions de l’engin ne permettent pas d’accéder à tous les sentiers. Les chemins doivent mesurer au moins 1 mètre de large et ne pas comporter de dévers trop importants.
- La pulka : Sorte de traîneau en coque, de luge dans laquelle la personne handicapée est installée en position semi-alllongée. Une personne se charge de faire avancer la pulka en la tirant grâce à un harnais relié à l’engin. En cas de passages difficiles, une deuxième personne peut aider en poussant. Aides techniques : Pour les personnes déficientes visuels : matériel courant + bâton pour guider, cordelette, aménagement sur le sac afin de le tenir, clochette sur le sac comme repère. Pour les personnes sourdes et mal entendantes : matériel courant + de quoi écrire et dessiner.
Encadrement
- A pied et en joëlette
- Encadrement professionnel (contre rémunération) : Diplômes d’Etat (MJSVA) : BEES d’Alpinisme option Accompagnateur en montagne ou Guide de haute montagne (exercice de plein droit) BAPAAT Support Randonnée Pédestre (exercice limité) BPJEPS APT (exercice très limité)
- Encadrement bénévole : Diplômes Fédéraux (FFME et FFH) : Assistants et Initiateurs formés et qualifiés par la FFH.
- En raquette et en pulka
- Encadrement professionnel (contre rémunération) : Diplômes d’Etat (MJSVA) : BEES d’Alpinisme option Accompagnateur en montagne ou Guide de haute montagne (exercice de plein droit)
- Encadrement bénévole : Diplômes Fédéraux (FFME et FFH) : Assistants et Initiateurs formés et qualifiés par la FFH.
- En FTT
- Pour pratiquer le FTT, un accompagnement est obligatoire. Au moins deux personnes valides doivent être présentes à vos côtés en cas d’incident ou d’accident.
- Encadrement professionnel spécialisé en FTT : - BEES VTT formés au CQH Randonnée par la FFH si vous êtes accompagnés à VTT. - BEES Accompagnateur Moyenne Montagne formés au CQH Randonnée par la FFH si vous êtes accompagnés à pied.
- Encadrement bénévole : Un diplôme d’Initiateur est en cours de préparation pour l’encadrement bénévole dans les clubs FFH. De manière générale, le niveau de vos accompagnateurs à VTT doit être suffisant pour vous suivre et passer partout sans prise de risque (l’équilibre et le pilotage sont bien plus compliqués à VTT !). De manière générale : Depuis 2001, la FFH organise chaque année des formations au Certificat de Qualification Handisport (CQH). Elles sont ouvertes aux titulaires d’un monitorat fédéral, BAPAAT, BEES 1er degré ou Brevet Professionnel. Un Module A permet d’apporter des connaissances sur les différents handicaps, et un Module B traite spécifiquement de la pratique handisport de l’activité enseignée. Cette qualification n’est pas obligatoire mais elle est fortement recommandée car elle représente un gage de compétence et donc qualité de l’encadrement pour le public handicapé.